Wars, 2001
Betacam numérique PAL, noir et blanc, son
Wars se déroule dans la voiture-restaurant d’un train. Toute chose est à sa place : le personnel, les nappes soigneusement repassées, les biscuits, les chips et les boissons. Tout est en place, sauf les clients. En dépit de cette absence, les serveurs et le cuisinier maintiennent leurs activités habituelles et poursuivent leurs tâches journalières. Lorsque le train est sur le point d’arriver à destination, le personnel commence à nettoyer le wagon restaurant. L’activité à laquelle nous assistons semble obsessionnelle, presque maniaque, comme si une force supérieure avait pris possession de ce train. Quelles que soient les circonstances, « the show must go on ».
Malgré l’exploration d’une variété de situations, les films de Josef Dabernig partagent un même point de vue : ils se concentrent sur l’examen des structures de base de l’activité humaine, de l’organisation des relations entre les gens et le monde, paradoxalement, à travers la notion de détachement. Ici la monotonie, le vide, l’inertie, l’ordre et la répétition de l’ordinaire sont des outils pour évoquer, comme il l’appelle, « l’indifférente léthargie » [1].
Louise Coquet, 2015
[1] Voir la notice de l’œuvre sur le site de l’artiste : https://archiv.dabernig.net/film/wars, consulté le 8 décembre 2025.