Fiorucci Made Me Hardcore, 1999

Betacam SP, PAL, couleur, son


Depuis la fin des années 1990, le travail de l’artiste britannique Mark Leckey porte sur la relation entre culture populaire et technologie. Il explore les thèmes de la jeunesse, des classes sociales et de la nostalgie par la sculpture, le film, le son et la performance.



Dans Fiorucci made me hardcore, Leckey rassemble des archives vidéo de pistes de danse britanniques, retraçant ainsi la scène underground des clubs anglais depuis la Northern Soul des années 1970 jusqu’à la scène rave du début des années 1990. Familier de la culture club, il révèle ici la façon dont de nombreux adeptes de ces genres musicaux s’emparent de certaines marques de vêtement comme signes de ralliement. L’échantillonnage et le montage de ces enregistrements anticipent aussi la manipulation des sources numériques par la génération YouTube. Cela éveille également une nostalgie pour un passé récent hors de portée et montre une obsession pour l’archive qui est au centre du travail de l’artiste : « Je suis un fétichiste et je fétichise des choses, je suis attiré par ces choses et j’en suis obsédé, je dois en quelque sorte les posséder, car je sens qu’elles me possèdent. Je veux une forme de réciprocité. » En complément de ce travail de montage visuel, Leckey réalise une création sonore à partir de diverses sources qu’il transforme et applique aux images recyclées. Les époques se confondent par un croisement de documents visuels et sonores, destiné à créer un ensemble intemporel.




Nicolas Ballet, 2024